Avec notre envoyé spécial à Kilis, Alexandre Billette
Depuis quelques jours, la frontière est fermée, mais la ville de Kilis vit depuis des mois, voire des années, avec les Syriens qui ont fui la guerre à quelques kilomètres d'ici. Aujourd'hui, la majorité de la population serait d'origine syrienne. Réfugiée, mais désormais plus ou moins installée en ville. Ce qui provoque parfois des tensions entre les deux communautés.
Des tensions d'autant plus vives que la situation économique est catastrophique : la région qui vivait du trafic souffre du contrôle renforcé de la frontière depuis quelques mois.
« C'est la banqueroute ici »
Mesut tient une petite boutique de téléphone au centre de Kilis. Il est très amer vis-à-vis des Syriens « L'économie, c'est fini. C'est la banqueroute ici. Personne ne s'intéresse à Kilis aujourd'hui, c'est une ville oubliée, se désole-t-il. Ça fait douze ans que j'ai ce commerce. Avant la guerre, la vie était confortable, aujourd'hui pourquoi on vit mal ? Tous ces Syriens ouvrent des magasins au noir, sans payer de taxes. Alors que nous, nous devons payer des impôts. »
Aujourd'hui à Kilis, avec l'arrivée des Syriens, les prix des loyers ont flambé et les salaires, eux, sont à la baisse, également en raison des travailleurs syriens au rabais, disent les locaux.