Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’opposition soutenue par l’Arabie saoudite affirme avoir reçu des garanties de la part de Washington et de Riyad, mais aussi que ses demandes humanitaires seront prises en compte, ce qui l’a finalement convaincue de se rendre à Genève. « Nous arrivons ce soir à Genève », a indiqué Monzer Makhous, le porte-parole du Haut Comité pour les négociations (HCN), principal groupe de l'opposition.
Toutefois, des sources proches des Nations unies, citées par des médias libanais, affirment que John Kerry n’a présenté aucune garantie mais seulement une promesse. Le secrétaire d’Etat américain a demandé à l’opposition de se rendre à Genève pour mettre sur la table des négociations ses revendications, en promettant de la soutenir et de l’aider. L’opposition exige un arrêt des bombardements des zones civiles ainsi qu'un accès aux localités assiégées, et elle estime que c'est à Genève qu'elle a des chances d'obtenir des progrès.
« L’idée est d’être présents physiquement pour vérifier que le régime met bien en application la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier les articles 12 et 13 qui stipulent que le régime doit immédiatement cesser le blocus des villes et des villages, autoriser l’aide humanitaire à y pénétrer et arrêter de bombarder avec des barils d’explosifs, avec des missiles et avec d’autres types d’armes qui sont interdites par les conventions internationales. Ils stipulent également qu’il faut relâcher les prisonniers et en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées », détaille Monzer Makhous.
Le régime syrien, lui, semble plus à l’aise. Sa délégation est arrivée à Genève vendredi et a rencontré l'émissaire des Nations unies, Staffan de Mistura. Le chef de la délégation, l’ambassadeur de Syrie à l’ONU, Bachar al-Jaafari, a réaffirmé à son interlocuteur que les discussions de Genève doivent se dérouler sans condition préalable et que la lutte contre le terrorisme devrait être la priorité.
Les négociations indirectes doivent commencer lundi, avec deux jours de retard, et devraient durer six mois. Mais il est clair que les positions restent inconciliables entre le régime et l’opposition. Il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour dégager des dénominateurs communs.