Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Depuis que la Russie intervient en Syrie, Moscou devient incontournable. Ce ne sont pas des discussions amicales, mais elles ne sont pas hostiles, « des discussions d'affaires » en quelque sorte.
Les deux pays ont de nombreuses divergences sur le dossier syrien. Washington propose aux Russes d'entrer dans leur coalition, tandis que la Russie maintient sa volonté d'une grande coalition sous mandat de l'ONU, avec l'invitation du gouvernement syrien.
Pour regler cette question épineuse, John Kerry a d’abord été reçu par le chef de la diplomatie russe, Serguei Larov. Le secrétaire d'Etat américain espère convaincre son homologue russe du bien fondé de réunir dès vendredi 18 décembre 2015 à New York, le Groupe international de travail sur la Syrie.
Trouver des points d'entente
Mais, les Russes se font pour l'instant tirer l'oreille. Ils estiment que les différents partenaires ne sont pas encore parvenus à se mettre d'accord sur la liste des opposants. Lors de la réunion des opposants à Riyad, Moscou critique notamment la présence de certains groupes considérés comme terroristes.
En saluant Serguei Lavrov, John Kerry a souhaité que les deux puissances trouvent des points d'entente sur lesquels elles peuvent travailler.
Washington et Moscou divergent toujours sur le sort de Bachar el-Assad. Dans ses conditions, il ne faut pas s'attendre à des percées importantes, mais à quelques éclaircissements notamment sur la position de la Russie face à l'armée syrienne libre, que l'armée russe dit désormais soutenir.
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La diplomatie russe a critiqué la récente réunion des opposants à Riyad, ou des groupes que Moscou considère comme terroristes étaient représentés, tandis que la Turquie auraient empeché les Kurdes de se rendre à cette rencontre.
Malgré des divergences, il précise que Moscou et Washington avaient trouvé un accord sur le dossier iranien, et avaient réussi à travailler ensemble, à Vienne, sur le dossier syrien.
Pour sa part, Serguei Lavrov a souhaité aussi parler de l'Ukraine en raison, dit-il, de l'influence qu'exercent les Etats Unis sur Kiev.