A Berlin, Netanyahu précise ses propos sur Hitler et charge Abbas

La chancelière allemande Angela Merkel a reçu, mercredi, le Premier ministre israélien, dans le cadre du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. A Berlin, Benyamin Netanyahu a multiplié les attaques contre les dirigeants palestiniens. Il est aussi revenu sur ses propos concernant Hitler et le grand mufti.

Avec notre correspondante à BerlinNathalie Versieux

A Berlin, Benyamin Netanyahu a répété ses attaques à l’attention du président de l’Autorité palestinienne : « Mahmoud Abbas répète les mensonges et les dénigrements que les autorités palestiniennes de l’époque ont déjà répandu du temps du nazisme, a déclaré le Premier ministre. [...] Abbas doit se demander pourquoi il présente le mufti de Jérusalem de l’époque comme une icône. »

A Jérusalem, mardi, Benyamin Netanyahu avait provoqué un tollé en assurant que le mufti aurait conseillé à Hitler la solution des chambres à gaz.

Indignation chez les historiens

Mercredi, le chef du gouvernement israélien a cherché à clarifier ses propos qui ont suscité les critiques de l'opposition dans son pays mais aussi de nombreux historiens, qui lui ont reproché de reléguer au second plan la responsabilité nazie dans l'Holocauste. « Hitler est responsable de l'Holocauste, personne ne doit nier cela », a précisé Benyamin Netanyahu. Sa responsabilité et celle des nazis dans « l'extermination de six millions de juifs est claire pour toutes les personnes sensées », a-t-il ajouté.

Mais la responsabilité « importante » du grand mufti de Jérusalem à l'époque ne doit pas non plus « être niée », a estimé M. Netanyahu. « Il soutenait la solution finale » des nazis, a-t-il dit, invoquant des témoignages en ce sens lors du procès de Nuremberg après la guerre contre des dignitaires nazis et du procès du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann à partir d'avril 1961 à Jérusalem.

Angela Merkel joue l'apaisement

Angela Merkel, invitée à s’exprimer sur la question, a tenté d’apaiser le débat : « En ce qui me concerne, et en ce qui concerne le gouvernement allemand, je peux dire que nous connaissons les responsabilités du national-socialisme dans cette rupture d'humanité qu'a été la Shoah. Pour nous, il n'y a en aucun cas de raison de changer cette vision de l'Histoire. Nous nous en tenons à cette responsabilité de l'Allemagne dans l'Holocauste et la Shoah. »

Ce jeudi, Benyamin Netanyahu rencontrera le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

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