Ankara accuse les Russes d'avoir violé son espace aérien

La Turquie accuse les avions russes d'avoir violé son espace aérien. Des chasseurs F-16 turcs ont intercepté samedi un avion de combat russe et l'ont contraint à rebrousser chemin. L'ambassadeur de Russie à Ankara a été convoqué par les autorités turques, qui lui ont fait part de leur « violente protestation ».

Samedi 3 octobre, selon Ankara, un avion de combat russe a violé l'espace aérien turc à la frontière syrienne. Aussitôt, deux F-16 ont décollé et obligé l'intrus à rebrousser chemin. La colère des autorités turques ne s'est pas faite attendre et l'ambassadeur de Russie en Turquie a tout de suite été convoqué, comme l'explique un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Ce dernier stipule qu'il a été demandé à la Russie de s'abstenir à l'avenir de toute incursion dans l'espace aérien turc. Sinon, Moscou sera tenu « responsable de tout incident non désiré qui pourrait se produire». L'ambassadeur de Russie a invoqué une « erreur de navigation ». Le ministre turc des Affaires étrangères, Feridun Siniroglu, s'est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov, ainsi qu'avec ses partenaires de l'Otan, précise le communiqué.

Mise en garde des Turcs

De son côté, indique notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a prévenu, ce 5 octobre à la mi-journée, à la télévision que « tous ceux, amis ou ennemis, qui violeraient l'espace aérien turc seraient mis en garde avant de s'exposer à des représailles ». M. Davutoglu a ajouté que « personne n'avait intérêt à se tenir aux côtés d'un dictateur qui massacre son peuple ».

La Russie et la Turquie s'opposent sur le dossier syrien depuis le début du conflit en 2011. Ankara demande le départ de Bachar el-Assad, qui bénéficie du soutien de Moscou. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a reçu le chef de la diplomatie turque Feridun Sinirlioglu afin de discuter de la situation en Syrie après l'interception de l'avion russe dans l'espace aérien turc. L'Otan a, du coup, dénoncé les violations « inacceptables » de l'espace aérien turc par la Russie.

Enfin, selon l'armée turque, deux chasseurs turcs auraient été « harcelés » durant plusieurs minutes par un MiG-29 non identifié, ce dimanche 4 octobre, à la frontière syrienne.

Nouvelles frappes russes en Syrie

Ce lundi 5 octobre, la Russie a annoncé de nouvelles frappes aériennes sur neuf cibles de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie. A entendre le ministère russe de la Défense, des avions SU-34, SU-24M et SU-25 ont effectué 25 sorties en 24 heures et détruit notamment un poste de commandement dans la province de Hama, des dépôts de munitions et un noeud de communication dans celle de Homs, des véhicules blindés dans la province de Idleb et un « poste de commandement de l'EI » dans la province de Lattaquié.

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