Au total, 104 corps sont arrivés tôt ce samedi 3 octobre au matin à l'aéroport Mehrabad de Téhéran, indique notre correspondant, Siavosh Ghazi. Lors de la cérémonie, le président Rohani a exigé la création d'une « commission de vérité » pour déterminer les causes de la bousculade et identifier les responsables.
Alors que l'Arabie saoudite parle toujours de 769 morts, l'Iran affirme que la bousculade de La Mecque a fait entre 2 000 et 4 000 morts, dont 464 Iraniens. Selon le ministre de la Santé, les corps de certains pèlerins iraniens n'ont toujours pas été retrouvés. L'Iran a également exigé le retour de tous les corps, contrairement aux autres pays musulmans qui ont accepté que leurs morts soient enterrés en Arabie saoudite.
Tensions croissantes
Cette affaire intervient dans un contexte de tension croissante entre l'Iran et l'Arabie saoudite et ses alliés arabes sunnite. L'Iran a déclaré persona non grata le numéro 2 de l'ambassade de Bahreïn à Téhéran et lui a donné 72 heures pour quitter le territoire iranien. Deux jours plus tôt, c'est le Royaume de Bahreïn qui rappelait son ambassadeur à Téhéran et demandait le départ du représentant iranien. Les autorités de Bahreïn accusent l'Iran de provoquer des troubles dans le royaume, où règne une dynastie sunnite, mais où la majorité de la population est chiite.
Les relations diplomatiques se dégradent également entre l'Iran et le Yémen. L'agence officielle de ce pays annonce la fermeture de l'ambassade du Yémen à Téhéran pour protester là encore contre « l'ingérence iranienne », l'Iran étant régulièrement accusé de soutenir la rébellion chiite du Yémen.
Tous ces évènements s'inscrivent dans un contexte plus large, celui de la montée en puissance de l'Iran dans la région. Après la signature d'un accord mettant fin à la crise du nucléaire, Téhéran compte sortir de son isolement politique et économique et renouer avec le statut de puissance régionale qu'il revendique, ce qui inquiète plus que jamais les monarchies arabes de la région.