Drame de La Mecque: priorité aux soins et à l’identification

Les pèlerins ont repris leur rituel de la lapidation de Satan à Mina, près de La Mecque, au lendemain d'une bousculade qui a tué plus de 700 personnes. Les autorités saoudiennes sont sous le feu des critiques et ont promis d'enquêter sur ce drame. Mais l’urgence du moment, ce sont les soins aux blessés et l’identification des victimes.

Alors que le rituel de la lapidation des stèles représentant Satan a repris sur les lieux de la bousculade meurtrière qui a coûté la vie à plus de 700 personnes, jeudi, les secours sont toujours à l'œuvre. C’est une ambiance très particulière qui règne donc, en ce moment, à La Mecque et à Mina, puisque malgré ce drame, des millions de pèlerins continuent d’effectuer leur pèlerinage, rapporte Clarence Rodriguez, correspondante de RFI à Riyad.

Ainsi 230 ambulances et des hélicoptères sont à l'oeuvre et quatre hôpitaux autour de La Mecque ont été réquisitionnés. La tâche des secouristes est fastidieuse. Il faut coûte que coûte évacuer plus de 800 blessés, procéder également à l’évacuation de plus de 700 corps, sachant que le bilan évolue d’heure en heure. Il faut aussi organiser le rapatriement des corps et contacter les familles à l’étranger. Dans la plupart des cas, les ils n’auront pas à être rapatriés dans les pays d’où sont originaires les victimes, puisque la tradition veut que les personnes décédées durant le pèlerinage soient enterrées à La Mecque.

« Chacun a un bracelet avec son nom »

Les autorités saoudiennes doivent faire vite pour reconnaître les corps et certifier de l’identité des défunts. Cette tâche est facilitée par le fait que l’organisation du hadj est très encadrée. Pour avoir accès aux sites sacrés de l’islam, beaucoup de pèlerins sont accompagnés par une agence de voyages spécialisée, accréditée auprès des autorités saoudiennes. Ils doivent porter sur eux des documents qui permettent une identification rapide, comme l’explique Ocham Daoud anthropologue au CNRS, qui a participé à plusieurs pèlerinages à la Mecque : « Chacun a un bracelet, avec son nom, son aire culturelle, par quelle société il est encadré ».

Chaque organisation nationale qui supervise le hadj est en train de recueillir des informations auprès des autorités saoudiennes. Six pays ont jusqu’à maintenant confirmé la mort de leurs compatriotes : 131 Iraniens, 14 Indiens, 7 Pakistanais, 3 Algériens, 3 Indonésiens et un Néerlandais.

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