Elections saoudiennes: des candidates dénigrées par les conservateurs

Pour la première fois dans l’histoire de l’Arabie saoudite, des femmes vont voter et surtout être éligibles le 12 décembre prochain. Un évènement historique dans le très conservateur royaume saoudien. La clôture des listes pour les élections municipales a eu lieu mardi, et une participation massive de la part des Saoudiennes n’est pas attendue. Il faut dire que les conservateurs ne leur ont pas réservé un accueil très « cordial ». Ils ont même lancé une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux.

Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez

Elles ne seraient que quatre-vingts. Quatre-vingts Saoudiennes à avoir déposé leur dossier de candidature aux élections municipales, les troisièmes du genre dans le royaume. Une participation qui s’annonce d’ores et déjà faible.

Mais il faut dire que les conservateurs et misogynes de « tous poils » ont mené une campagne belliqueuse sur Twitter derrière un hashtag signifiant « le danger de l'élection des femmes au sein des conseils municipaux ». Ils y citent à l'appui de leurs opinions, des versets du Coran ou des avis religieux conservateurs interdisant à la femme de prendre part à la vie publique.

Malgré ce climat anxiogène, ces femmes briguent l’un des 408 sièges, l’autre moitié étant désignée par les autorités. A partir de ce mercredi, elles sont officiellement en campagne. Pendant trois mois, elles vont défendre leurs idées relatives à la vie locale. La santé, l’école, la sécurité des enfants, autant de domaines réservés à une femme, à une mère.

De l’aveu même de Hoda al-Helaissi, l’une des trente femmes membres de la Choura, le Parlement saoudien, « il ne faut pas s’attendre à un séisme électoral le 12 décembre prochain. La population saoudienne n’a pas la culture des élections. Il lui faut encore quelques années pour être éduquée. »

Quoi qu’il en soit, le gouvernement a joué le jeu. Il a fait passer des messages dans la presse locale afin d’inciter les hommes et les femmes à se présenter sur les listes ou à voter. Hoda conclut : « Ces élections participent aux changements survenus en faveur des femmes ces dernières années. C’est un autre petit pas qu’il convient de considérer. »

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