Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’est une escalade vertigineuse de la violence à laquelle on assiste désormais. Il ne s’agit plus d’actes isolés d’intimidation ou de représailles de la part de la rébellion, mais bien d’une déclaration de guerre totale.
Alors que les victimes de l’attaque de dimanche n’étaient pas encore enterrées (16 soldats), la rébellion frappait à nouveau ce mardi matin avec le même mode opératoire et pour un bilan comparable : soit un total de 30 morts en 36 heures, un niveau de violence rarement vu depuis fort longtemps.
Quel est ce mode opératoire quasi imparable ? Des bombes avaient été placées à des endroits stratégiques - sous la route - depuis fort longtemps parce que la rébellion du PKK ne croyait pas à la réussite des négociations de paix et donc se préparait à la reprise des hostilités.
Oppression et répression sans précédent
Aujourd’hui que ce dispositif est en place, il suffit de deux hommes et d’une pile électrique au bout de plusieurs centaines de mètres de câbles électriques, dissimulés sous terre, pour faire exploser les véhicules transportant soit des policiers, soit des militaires.
Jusqu’à présent, depuis le début, il y a un mois et demi, « des opérations de nettoyage anti-terroriste », comme les appelle Recep Tayyip Erdogan, la rébellion n’avait pas recouru à ce procédé hautement meurtrier. Mais jusqu’à aujourd’hui, alors que tout le sud-est du pays est sous une oppression et une répression sans précédent, c’est la guerre qui a redémarré.
→ A relire : Représailles de l'armée turque contre des positions du PKK