Avec notre envoyé spécial de retour de Ramla, Nicolas Ropert
Pas un enfant dans la cour de l'école Terra Santa de Ramleh. Sur la grille d'entrée, un message à l'intention des parents a été accroché. A cause de la baisse des subventions, de l'ordre de 45 %, les établissements chrétiens sont en grève illimitée.
Le père Abdel Massih Fahim, directeur de l'établissement et des écoles de la Custodie de Terre sainte, accuse le gouvernement israélien d'abandon.
« Les familles de nos élèves vivent dans des conditions moyennes ou difficiles, confie-t-il. Elles ne peuvent pas payer davantage. Mais elles paient par ailleurs des impôts au gouvernement, qui prévoit que chaque élève a le droit d'étudier où il le désire. »
Ancien élève de l'école Terra Santa, Rami Saba est aujourd'hui avocat à Ramleh. Il comprend et soutient ce mouvement de grève. Ce n'est pas aux parents de payer plus si le gouvernement israélien se désengage des écoles chrétiennes, estime-t-il.
« La grève est une étape nécessaire. Cela devait arriver, parce que les discriminations dont sont victimes les écoles chrétiennes ne sont pas nouvelles. C'est peut-être un danger pour la scolarité des enfants, mais nous devons prendre ce risque. Nous sommes prêts à faire ces sacrifices », juge Rami Saba.
Le président israélien Reuven Rivlin doit rencontrer jeudi le pape François à Rome. Les chrétiens d'Israël espèrent que le souverain pontife saura jouer de son influence pour résoudre au plus vite ce différend.