Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Plusieurs villes de l'est et du sud-est du pays sont coupées du reste du monde, parfois depuis plusieurs jours. Et ce, que ce soit sur décision des autorités turques, qui imposent un couvre-feu non dit - présenté comme une zone de sécurité spéciale -, ou sur une décision de la rébellion, qui décrète les mêmes mesures d'interdiction de sortir dans les rues au prétexte que la circonscription a été déclarée zone auto-administrée - donc, ne reconnaissant plus l'administration centrale de la République turque.
C'est à Varto, dans la province de Mus, que la situation est la plus critique depuis dimanche. Après des accrochages sévères ces derniers jours, et un couvre-feu imposé des deux côtés, les rebelles avaient réussi à se barricader dans le centre-ville, creusant des tranchées pour prévenir l'entrée de véhicules militaires.
Toute la journée, des patrouilles de rebelles armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes ont circulé dans le centre-ville. En fin de soirée, de fortes explosions ont retenti, laissant penser à un assaut de l'armée qui, elle, gardait les alentours de la ville. A l'approche de cet assaut prévisible, les villages voisins ont décidé de se porter au secours des habitants de Varto, au moment où l'électricité était coupée dans la ville. Ce qui préfigure de violents affrontements et un possible très lourd bilan.