Israël: un détenu palestinien risque d’être alimenté de force

Une nouvelle polémique enfle en Israël autour du traitement des prisonniers : un détenu palestinien en grève de la faim pourrait être nourri de force. C'est ce que redoutent les proches de Mohammed Allan, qui a cessé de s'alimenter, il y a plusieurs semaines. Le Parlement israélien a adopté, il y a moins de deux semaines, une nouvelle législation permettant de recourir à cette pratique.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

Mohammed Allan est un avocat palestinien âgé d'une trentaine d'années. Accusé par Israël d'appartenir au Jihad islamique, il a été placé en détention administrative, emprisonné sans jugement, en novembre dernier.

Selon une organisation israélienne de défense des droits de l'homme, cela fait plus de 50 jours que le prisonnier est en grève de la faim. Or, on a appris lundi 10 août le transfert de Mohammed Allan dans un autre hôpital, situé dans le sud d'Israël. Ceux qui le soutiennent redoutent qu'il y soit nourri de force.

C'est une loi israélienne adoptée le 30  juillet dernier qui permet le recours à l'alimentation forcée des détenus. Un texte largement critiqué par le monde médical en Israël. L'organisation non gouvernementale des Médecins pour les droits de l'homme s'oppose à cette pratique qui revient à administrer un traitement à un patient contre son gré, ce qui peut être considéré à une « forme de torture », selon l’ONG.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) exprime son inquiétude et rappelle que la grève de la faim est une forme de protestation non-violente et donc considérée comme un droit fondamental.

Partager :