Les combats ont éclaté à l'aube aux environs de la ville d'Azaz, dans le nord de la province d'Alep après une attaque lancée par les combattants d'al-Nosra contre le siège de la Division 30, un groupe de rebelles formés en Turquie avec le soutien des Etats-Unis et appartenant à la « Nouvelle force syrienne ». Ces combats ont fait sept morts parmi la Division 30 et dix-huit dans les rangs d'al-Nosra.
Dans un communiqué publié sur internet ce vendredi, le Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, a par ailleurs revendiqué le rapt de plusieurs d'entre eux qu'il accuse d'être « des agents des intérêts américains dans la région ». L'Observatoire syrien des droits de l'homme indique que huit d'entre eux, dont un commandant, avaient été enlevés mercredi soir par al-Nosra dans la province d'Alep. Ce rapt a été dénoncé par la Division 30 sur sa page Facebook. Le ministère américain de la Défense, lui, a démenti l'enlèvement.
La « Nouvelle force syrienne » est cette force rebelle dite modérée que Washington et Ankara veulent s'appuyer pour combattre à la fois l'organisation Etat islamique et Bachar el-Assad. Au début du mois, une cinquantaine de combattants, les premiers à être formés par les Etats-Unis, sont entrés en territoire syrien, avec une trentaine de véhicules tous terrains, mais aussi des armes, et des munitions. Pour le Front al-Nosra, s'attaquer à ce premier contingent permet de s'emparer de ce matériel, tout en ridiculisant la Nouvelle Force montée par les Etats-Unis.
De fait, le projet américain semble bien mal engagé. Initialement, Washington avait ambitionné de former 5 000 combattants dès la première année. Six mois après le lancement du programme, la Nouvelle force syrienne ne compte qu'une soixantaine d'hommes, de l'aveu même du secrétaire américain à la Défense.