Les milieux économiques allemands lorgnent sur le marché iranien

Après l’accord de mardi 14 juillet sur le nucléaire iranien et la fin programmée des sanctions contre Téhéran, plusieurs pays s’intéressent à un marché qui pourrait reprendre de l’importance. L’Allemagne, partenaire traditionnel de l’Iran, ne veut pas rater le coche.

De notre correspondant à Berlin,

Le ministre de l’Economie Sigmar Gabriel ne perd pas de temps. Avec une délégation économique, le vice-chancelier allemand va s’envoler dimanche pour deux jours vers l’Iran pour évoquer les nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour son pays et ses entreprises.

Les sanctions des dernières années années ont eu des conséquences négatives pour les exportations allemandes vers l’Iran. Elles ont baissé d’environ dix milliards d’euros il y a dix ans à deux milliards seulement en 2013. La hausse de l’an dernier était surtout due à une augmentation des exportations de biens alimentaires.

Les milieux économiques allemands espèrent bien désormais renouer avec le passé et tablent sur des montants trois à quatre fois plus importants après la disparition des sanctions contre Téhéran. « Nous sommes optimistes, car nous croyons que nous sommes concurrentiels et que nous avons de bons produits dont les Iraniens ont besoin : des machines-outils, du matériel électro-technique, des produits chimiques, mais aussi des services. Les Iraniens doivent complètement remettre leur infrastructure en état et doivent investir des milliards comme dans l’exploitation pétrolière, etc. Il y a beaucoup à faire et je pense que nous avons nos chances », estime ainsi Anton Börner, le président de la fédération des exportateurs allemands.

Quatre-vingts entreprises allemandes ont aujourd’hui des filiales en Iran, et 1 000 des représentations. Leur nombre pourrait augmenter sensiblement. Hormis des exportations, certaines pourraient recourir à la main-d’œuvre iranienne qualifiée pour délocaliser sur place une partie de leur production. Cela pourrait par exemple être le cas de l’industrie automobile.

Les deux pays ont eu dans le passé des relations économiques très étroites. Le premier contrat commercial entre l’Allemagne fraîchement unifiée et la Perse fut conclu en 1873. Durant les décennies qui suivirent, Berlin contribua à mettre sur pied l’industrie iranienne. D’étroites relations économiques se mettent en place. L’Allemagne jouit d’une bonne réputation et fut pendant un temps le premier partenaire de l’Iran.

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