Avec notre correspondant à Beit Jala, Nicolas Ropert
Au milieu d'une vallée verdoyante trônent le monastère et le couvent de Crémisan. Tout autour, des champs d'oliviers qui appartiennent à une soixantaine de familles palestiniennes. Cette villageoise, dont la famille possède plusieurs dizaines d'hectares dans la vallée, dénonce le projet israélien de construction du mur : « Pour moi, construire ce mur est une idée stupide. Ce n'est pas un geste de paix, c'est l'inverse. Si les Israéliens veulent faire la paix avec nous, ils ne devraient pas construire ce mur. L'histoire nous apprend que les murs ne restent pas. Ils tombent toujours, car les gens n'en veulent pas. »
Une lettre avait été remise au pape qui s'était engagé à prier pour la sauvegarde de la vallée de Crémisan. Le père Aktham Hijazin, en charge de la paroisse de Beit Jala, promet de tout faire pour contrer les plans israéliens : « On doit prier, continuer de prier, célébrer la messe, organiser des manifestations contre cette décision et on doit rester pour dire qu’on a un droit sur cette terre. Cinquante-sept familles vivent de cette terre. »
Selon plusieurs responsables palestiniens, cette décision israélienne est un acte de représailles après la signature d'un accord entre le Vatican et la Palestine. Un accord qui inclut la reconnaissance de l'Etat de Palestine par le Saint-Siège.