Cisjordanie: autour du monastère de Crémisan, le mur de la discorde

La décision de la Cour suprême israélienne est passée assez inaperçue. Pourtant, ce mercredi 8 juillet, la plus haute instance d'Israël a finalement autorisé la construction du mur de séparation autour du monastère de Crémisan en Cisjordanie. Une décision qui a surpris les Palestiniens alors que plusieurs signes laisser penser que cette construction serait invalidée. Mais ni les habitants ni l'église, très engagée contre le mur, ne veulent abandonner leur combat.

Avec notre correspondant à Beit Jala, Nicolas Ropert

Au milieu d'une vallée verdoyante trônent le monastère et le couvent de Crémisan. Tout autour, des champs d'oliviers qui appartiennent à une soixantaine de familles palestiniennes. Cette villageoise, dont la famille possède plusieurs dizaines d'hectares dans la vallée, dénonce le projet israélien de construction du mur : « Pour moi, construire ce mur est une idée stupide. Ce n'est pas un geste de paix, c'est l'inverse. Si les Israéliens veulent faire la paix avec nous, ils ne devraient pas construire ce mur. L'histoire nous apprend que les murs ne restent pas. Ils tombent toujours, car les gens n'en veulent pas. »

Une lettre avait été remise au pape qui s'était engagé à prier pour la sauvegarde de la vallée de Crémisan. Le père Aktham Hijazin, en charge de la paroisse de Beit Jala, promet de tout faire pour contrer les plans israéliens : « On doit prier, continuer de prier, célébrer la messe, organiser des manifestations contre cette décision et on doit rester pour dire qu’on a un droit sur cette terre. Cinquante-sept familles vivent de cette terre. »

Selon plusieurs responsables palestiniens, cette décision israélienne est un acte de représailles après la signature d'un accord entre le Vatican et la Palestine. Un accord qui inclut la reconnaissance de l'Etat de Palestine par le Saint-Siège.

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