Dix ans de prison. Jamais un membre de la famille de l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani n’a été condamné à une peine aussi lourde. Mehdi Hachémi avait été condamné en mars à trois peines de prison, représentant 15 années d’incarcération, pour des affaires portant sur des atteintes à la sécurité nationale et des escroqueries et détournements de fonds.
Ces condamnations ont été confirmées en appel, mais le porte-parole de la justice iranienne, Gholamhossein Mohseni-Ejeie, a rappelé que selon la loi iranienne, seule la plus lourde des peines prononcées est appliquée. Il a également affirmé que le fils de l’ancien président iranie a été condamné à une amende, dont le montant n’a pas été dévoilé. Mehdi Hachémi est par ailleurs interdit d’exercer des responsabilités politiques.
Le prix d'une participation au « mouvement vert »
Avec sa sœur Faezeh Hachémi - qui, elle, a passé six mois en prison -, Mehdi Hachémi s’est vu reprocher d’avoir soutenu en 2009 le « mouvement vert » du candidat réformateur Mir Hossein Moussavi. Mais c’est le président conservateur Mahmoud Ahmadinejad qui avait alors remporté l’élection, déclenchant une répression violente contre le mouvement.
Le nom de Mehdi Hachémi est cité dans plusieurs affaires de corruption qui remontent au milieu des années 2000. Le groupe public norvégien Statoil et le groupe français Total sont ainsi soupçonnés d'avoir versé des pots-de-vin pour obtenir l'accès aux réserves iraniennes d'hydrocarbures. Le fils d’Akbar Hachémi Rafsandjani était alors un haut responsable dans le secteur pétrolier du pays.
L’actuel président, Hassan Rohani, a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités. En janvier dernier, Mohammad Reza Rahimi, le premier vice-président de l'ancien président Ahmadinejad, a lui aussi été condamné à cinq ans de prison.