Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
En visite au Proche-Orient, Nicolas Sarkozy a posé d’emblée sa vision de la paix : des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, comme le réclame Israël. Et il a dénoncé devant la presse la résolution que prépare actuellement la diplomatie française à l'ONU, « une erreur » selon lui.
« Cela me semble toujours curieux lorsqu'on prend des initiatives sans demander le soutien, l'avis, des gens concernés, a déclaré l'ex-président français. Cela me paraît dangereux, parce que qui peut imaginer qu'on pourra contraindre Israéliens et Palestiniens à faire la paix sans eux ? Ce sont eux qui doivent faire la paix. »
La France, devant l’absence totale d’avancée dans le processus de paix, prépare un projet à l’ONU fixant un cadre à la résolution du conflit israélo-palestinien. Un projet que Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, viendra défendre lors d’une visite dans la région avant la fin du mois.
Positions défendues par la droite nationaliste israélienne
Lors d’une rencontre avec les membres du mouvement Les Républicains d’Israël - des Français qui soutiennent le nouveau parti de Nicolas Sarkozy -, l’ancien chef d'Etat a également défendu l'idée de « deux Etats nations », l'un Israélien et l'autre Palestinien, vivant côte-à-côte.
Mais « les Palestiniens dans un Etat palestinien, les Juifs en Israël, a-t-il précisé, cela posera la question des citoyens arabes » qui vivent en Israël, « c'est une question qu'il faudra résoudre ». Une position généralement défendue par la droite nationaliste en Israël.
Nicolas Sarkozy a tenté de clarifier ses propos. Il n’est pas question, selon lui, d’envisager le départ des Arabes d’Israël mais d’évoquer le problème du droit au retour que réclament les Palestiniens sur les terres qui sont aujourd’hui en Israël.
Nucléaire: Sarkozy fait feu sur l'accord discuté avec l'Iran
Le patron des Républicains a achevé sa visite par une intervention de 45 minutes lors de la conférence sur la sécurité à Herzliya, près de Tel Aviv. Après l’affaire Orange, il a dénoncé les tentatives de boycott d’Israël, « inadmissibles et illégales », selon lui, alors que le PDG du groupe français, Stéphane Richard, a annoncé son retrait d'Israël, déclenchant une immense polémique.
« Moi, je ne veux pas rentrer dans la polémique. Je sais que Stéphane Richard viendra ici s'expliquer. Ce que je veux dire, c'est que le boycott d'Israël est inadmissible. Je ne dis pas qu'il y avait une volonté de boycott de la part de cette entreprise, mais je dis que ce n'est pas comme ça qu'on fera la paix », plaide M. Sarkozy.
Et de dénoncer, enfin, l’accord sur le nucléaire en cours de négociation entre l’Iran et les grandes puissances, dont la France. « Un accord condamnable à la fois sur la méthode et sur l’accord », car « il reconnait implicitement à l’Iran le droit de poursuivre ses activités d’enrichissement », dénonce l'ancien président, pour qui « un Iran doté de l’arme nucléaire, c’est tout simplement inacceptable ». Des déclarations qui font écho au discours constant du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.