Israël: un gouvernement de coalition fragile et très à droite

Mercredi soir, Benyamin Netanyahu a formé un nouveau gouvernement, deux heures seulement avant la fin du délai qui lui était imparti depuis sa victoire aux élections législatives du 17 mars dernier. Les négociations ont été longues et laborieuses, et pour former sa coalition, le Premier ministre a dû faire alliance avec les nationalistes religieux du Foyer juif.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

La formation de ce gouvernement s’est faite dans la douleur. Les partis qui ont accepté d’y participer, et notamment le Foyer juif, ont chèrement négocié leur entrée, en demandant des postes stratégiques. Benyamin Netanyahu a dû faire des concessions pour sauver sa peau, tout simplement parce que s’il n’arrivait pas à obtenir cette coalition dans les temps, il perdait le pouvoir. Et le président israélien aurait chargé un autre de former un gouvernement à sa place.

On ne connaît pas pour l’instant le nom des ministres, mais seulement les partis qui la composent. A commencer par le Foyer juif, qui devrait être en position de force dans le gouvernement. Il s'agit d'un mouvement d’extrême droite, nationaliste, religieux, qui défend la colonisation et s’érige contre la création d’un Etat palestinien. Le Foyer juif était présent dans l’ancien gouvernement mais cette fois il devrait l’être encore plus avec des postes clés. Il défend la colonisation israélienne coûte que coûte, et milite contre la création d’un Etat palestinien.

Etat-nation du peuple juif

Ses membres souhaitent aussi qu’Israël devienne, dans la loi, l’Etat-nation du peuple juif, un projet contesté car jugé discriminatoire. C’est le charismatique Naftali Bennett, 42 ans, qui dirige le Foyer juif. Ancien entrepreneur qui a fait fortune, avant d’entrer en politique. Il a fait ses premières armes au Likoud, le parti de Benyamin Netanyahu, dont il a été un proche collaborateur. Il a rejoint le Foyer juif en 2012.Il était présent dans le gouvernement sortant, mais là, il le sera encore plus. Benett devrait obtenir un bon poste au gouvernement, tout comme sa colistière Ayelet Shaked, une jeune femme connue pour ses prises de positions radicales envers les Palestiniens. Qui lui ont valu d'être comparée à Hitler par le Premier ministre turc Erdogan, l’été dernier.

Deux partis ultra-orthodoxes, des religieux donc, participeront également à ce gouvernement, tout comme un parti centriste et, bien sûr, le parti de Benyamin Netanyahu, le Likoud. C’est donc un gouvernement encore plus à droite que le précédent, dominé par les nationalistes et les religieux. Une coalition qui s'annonce d’ores et déjà très fragile, car elle ne dispose que d’une très faible majorité au Parlement, une voix seulement. Cela veut dire que si un député venait à faillir lors du vote d’une loi, celle-ci ne passerait pas. Beaucoup de commentateurs ici ne donnent pas cher de la survie de ce nouveau gouvernement israélien.

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