L'Egypte adopte des mesures anti-grève des fonctionnaires

La haute cour administrative égyptienne a décrété que la grève du fonctionnaire sur son lieu de travail peut être sanctionnée par une mise à la retraite anticipée ou l'interdiction de promotion « conformément à la charia islamique ». Un jugement qui a provoqué une vive polémique.

Avec notre correspondant au Caire,  Alexandre Buccianti

La décision de la haute cour administrative a été condamnée par l'Union des syndicats ouvriers égyptiens qui y voient une atteinte à un droit constitutionnel. L'article 15 de la Constitution adoptée par référendum en 2014 précise en effet que « la grève pacifique est un droit règlementé par la loi ».

Mais la haute cour, elle, a estimé que la grève des fonctionnaires porte atteinte aux intérêts de la communauté et que conformément à la charia islamique c'était un crime. Elle s'est basée sur l'article 2 de la même Constitution qui précise que « les principes de la charia sont la source principale des lois ».

Selon les experts, le jugement de la haute cour administrative est sans recours, sauf devant la Cour constitutionnelle. En attendant, des milliers de fonctionnaires et d'ouvriers poursuivis administrativement pour s'être mis en grève pourraient être immédiatement sanctionnés. Une situation qui pourrait provoquer une explosion de colère des travailleurs selon les milieux syndicaux.

Partager :