Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Férat
Les tribus prêtes à combattre l'organisation Etat islamique ne voulaient pas des milices sur leur territoire. Les politiques sunnites avaient prévenu qu'il serait impossible d'obtenir le soutien de la population d'al-Anbar si des milices chiites étaient impliquées dans les combats. Certaines ont brûlé ou pillé des maisons, d'autres ont commis des lynchages lors de précédentes batailles.
Karim al-Nouri, responsable média de la mobilisation populaire, accuse les tribus sunnites de Tikrit d'être responsables. « On l'a déjà dit, les exactions sont le fait des tribus. Il y a eu des actes de vengeance ou de violence entre ceux qui soutenaient la rébellion et ceux qui combattaient avec nous. »
Le sujet est si délicat qu'un journaliste occidental a été menacé de mort pour avoir rapporté des lynchages à Tikrit. Pour le cheikh al-Saadi, responsable du moral des combattants de la mobilisation, c'est un complot. « Personnellement, je crois que tout cela est déformé, qu'il y a un complot extérieur ou même en interne pour ternir l'image de la mobilisation populaire. Il y a une sorte de mauvais esprit international. »
Officiellement, les 80 000 hommes de la mobilisation populaire dépendent du Premier ministre irakien, mais certaines milices sont devenues si fortes qu'elles sont difficilement contrôlables.