Yémen: l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes à Aden

Les combats se concentrent à Aden, dans le sud du Yémen, entre partisans et adversaires du président Abd Rabbo Mansour Hadi aujourd’hui en exil. Au moins 22 personnes ont été tuées et 70 blessées mercredi, pour la plupart des civils, dans des bombardements rebelles. Les premiers bateaux d’aide humanitaire sont arrivés dans la ville portuaire. Une goutte d’eau face à l’immensité des besoins.

Un bateau en provenance de Djibouti a pu décharger 2,5 tonnes de médicaments destinés à l’hôpital d’Aden. C’est la première cargaison humanitaire qui arrive à Aden depuis l’intervention de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles chiites Houthis au Yémen. « Il s’agit de médicaments, de pansements et de matériel pour les injections, indique le Dr Abdallah Radman, porte-parole de Médecins sans frontières à Aden. Ce n’est pas suffisant vu le nombre des victimes. En dix jours, nous avons reçu plus de 660 blessés. Nous avons besoin de plus d’aide. Nous attendons dix tonnes de médicaments ces deux prochains jours, par mer et par les airs. »

Cette première bouffée d’air pour les équipes hospitalières et pour les populations, premières victimes de la guerre civile, ne suffit pas à étancher l’immensité des besoins. La deuxième ville du Yémen manque de personnel médical, alors que des combats intenses continuent de dévaster les quartiers. « Les affrontements se poursuivent. Il y a des combats même autour de l’hôpital, les équipes médicales ne peuvent pas sortir, elles ont peur de se faire tirer dessus », témoigne le Dr Abdallah Radman.

Situation catastrophique

« La situation humanitaire à Aden est catastrophique depuis le début de la crise et elle ne fait qu’empirer, confirme pour sa part Marie-Claire Frali, porte-parole du CICR. La ville est presque totalement assiégée. L’accès par la mer est fermé, l’espace aérien également. Et du fait des combats qui ont cours, les routes terrestres aussi sont quasiment impraticables. Les habitants de la ville ne peuvent même pas sortir de leurs maisons pour ne serait-ce qu’acheter de quoi manger et boire. En plus, il y a une pénurie de carburant. On voit des corps qui jonchent le sol et les proches de ces victimes ne peuvent même pas les récupérer. »

Parallèlement à ces premiers acheminements d’aide humanitaire à Aden, des ONG se mobilisent à Djibouti, où les réfugiés yéménites ont commencé à arriver.

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