Le royaume saoudien espère attirer dans ce conflit une très large coalition dans son intervention au Yémen et compte sur le soutien indéfectible de ses alliés, parmi lesquels le Pakistan. Mais Islamabad temporise, refusant jusqu'ici toute implication qui pourrait mettre en péril la paix sur son propre sol.
Le Pakistan est majoritairement sunnite, et compte près de 20% de chiites. Les tensions entre ces deux communautés sont vives dans certaines régions. Islamabad cherche donc plutôt à désamorcer les tensions et à ne pas froisser son voisin iranien. Le Premier ministre Nawaz Sharif a plusieurs fois souligné qu'il voulait jouer un rôle diplomatique dans cette crise. Il a aussi promis à son allié saoudien qu'il le défendrait à tout prix si sa souveraineté était menacée.
Les alliances entre le Pakistan et l'Arabie saoudite sont très fortes. Islamabad fournit depuis longtemps une expertise militaire au royaume, en échange d'un pétrole bon marché et d'une aide financière. La question est donc de savoir si le Pakistan a vraiment les moyens de refuser de participer à la coalition et jusqu'à quand ? Selon des experts, le « pays des purs » pourrait opter au final pour une solution transitoire : en envoyant des formateurs militaires, sans totalement s'impliquer dans le conflit.