Il est trop tôt pour savoir comment sont traités les habitants sunnites dans les zones reconquises par les forces gouvernementales et les miliciens chiites parfois avides de revanche. Mais à Bagdad, des députés sunnites ont interpellé le gouvernement de Haïdar al-Abadi sur des cas de pillages de maisons, de commerces, mais aussi de bâtiments officiels par ces mêmes miliciens chiites.
La pression parlementaire ainsi que celle des Etats-Unis et de l'ONU a contraint le Premier ministre à hausser le ton contre les éventuels pillards. Il a ainsi appelé à l'arrestation de toute personne qui commettrait de tels actes.
Un appel à la tolérance zéro qui a été relayé avant cela par les plus hautes autorités chiites du pays. L'ayatollah Ali al-Sistani avait ainsi déclaré que protéger les biens des personnes dans les zones reconquises était à la fois un devoir et aussi un moyen de ne pas se mettre à dos les populations sunnites.
Sur le terrain, les commandants des forces paramilitaires chiites démentent tout abus de la part de leurs hommes. D'ores et déjà, les ONG sont à pied d'œuvre pour documenter les exactions, semble-t-il nombreux et très graves, qui ont émaillé la longue bataille de Tikrit depuis juin dernier.