Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Alors que s'esquissaient tout juste les contours d'un engagement très concret pour la bataille de Mossoul, prévue pour avril ou mai prochain, voilà qu'Ankara s'invite dans la bataille de Tikrit. On ne connaît pas en détail leur cargaison – il s'agit apparemment plutôt de matériel non militaire, de l'équipement personnel pour les soldats, sans armes ni munitions –, mais le simple fait que deux avions cargo C-130 turcs se soient posés à Bagdad est un petit coup de théâtre.
Ce mercredi, le ministre turc de la Défense Ismet Yilmaz sera lui aussi dans la capitale irakienne pour souligner que son pays « continuera d'être présent aux côtés de l'Irak frère », que ce soit en coopération bilatérale ou dans le cadre de la coalition contre le groupe Etat islamique.
Ce n'est donc là que le premier pas vers une entrée en guerre progressive de la Turquie contre les jihadistes de l'organisation Etat islamique. Une décision encore impensable il y a dix jours, avant le rapatriement de Syrie du mausolée d'un dignitaire ottoman menacé par le groupe Etat islamique.
Lundi 2 mars, le même Ismet Yilmaz a confirmé à demi-mot qu'Ankara pourrait autoriser la coalition à utiliser ses bases aériennes pour des rotations aériennes en Irak et en Syrie, en plus d'une assistance humanitaire, logistique voire en armes. Ankara envisagerait même la possibilité de déployer des troupes au sol.