Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
A part des olives en boîte, Abdel Dayen assure ne plus vendre aucun produit israélien dans son petit supermarché. Ce Palestinien francophone n'a pas rencontré de difficulté pour les remplacer, dit-il : « Ça fait à peine trois ans qu'on ne vend aucun produit israélien. On les a remplacés par des produits palestiniens ou des produits importés de l'extérieur, de Turquie, de Jordanie, d'Egypte. Ça ne va poser aucun problème. »
L'interdiction de ces six nouvelles marques est saluée par la plupart des clients de cet autre supermarché, comme cette mère de famille palestinienne en train de faire ses courses, qui confie : « C'est une décision très courageuse d'empêcher de vendre ces produits israéliens. Cela fait longtemps que l'on attendait cela. C'est un moyen pour nous de résister. On montre notre solidarité. Moi, dès que j'ai le choix entre deux produits, je choisis le produit palestinien. »
Mais l'économie des Territoires est très dépendante d'Israël. Quelque 90% des échanges commerciaux se font avec l'Etat hébreu. Hisham Faouzi, un autre client, ne croit pas que les autorités palestiniennes tiendront très longtemps. « Je ne pense pas que cela va durer. On sait que les Israéliens vont faire pression sur l'Autorité palestinienne. Ils seront obligés de revenir aux produits israéliens. » Pendant la guerre de Gaza, l'été dernier, les ventes de certains produits israéliens avaient baissé jusqu'à 50% en Cisjordanie.