Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Le gouvernement s'est contenté de condamner l'exécution de l'otage japonais, sans évoquer la question que tout le monde se pose : le pilote Moad Kasasbeh, capturé le 24 décembre dernier par le groupe Etat islamique après le crash de son avion, est-il encore vivant ?
Il n’y a eu aucune preuve de vie depuis décembre. Il y a donc une vraie angoisse. Il y a aussi de l'espoir : l'organisation Etat islamique a par deux fois reculé son ultimatum. Des voix, surtout celles de l'opposition, se sont élevées pour dénoncer l'engagement de la Jordanie dans la coalition depuis des semaines. On a pu lire dans les manifestations demandant la libération du pilote : « Ce n'est pas notre guerre ! »
Trêve politique
Mais depuis deux jours, tout est calme. Pour Oreb al-Rintawi, directeur du centre d'études politiques al-Quds, il y a ces derniers jours comme une trêve politique.
« Le roi dit que c'est notre guerre, que c'est la responsabilité des musulmans de lutter contre l'extrémisme et de prendre la tête de la lutte contre l'Etat islamique, dit-il. Certains Jordaniens ne pensent pas comme cela. Ils pensent que ce n'est pas notre guerre, que nous ne devrions pas en être. Mais ce qu'on voit ces derniers jours, c'est que les gens ont mis cela de côté et mettent la priorité sur la libération du pilote. »
Membre d’une tribu importante, une députée a fait scandale. Elle a dénoncé sur une télévision arabe les pressions américaines pour pousser la Jordanie à une opération militaire terrestre en Syrie. « Cette guerre n'est pas la nôtre », a-t-elle déclaré.
→ À (RE)LIRE :Coalition contre EI: le rôle de la Jordanie ?