Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
François Hollande est arrivé en fin d’après-midi à l’aéroport militaire du centre de Riyad. Il est accompagné de Jean-Yves Le Drian, l’occasion pour le ministre français de la Défense de rencontrer son homologue, le prince Mohamed ben Salman, le fils du roi, âgé de 35 ans.
Même si cette visite fut courte, il était important que François Hollande se rende à Riyad pour cette cérémonie de condoléances. Une façon de consolider les relations qui existent entre l’Arabie saoudite et la France. Durant ces condoléances, on a pu observer que le roi Salman et le président Hollande ont échangé une poignée de main un peu plus appuyée qu’avec d’autres chefs d’Etat. Il ne s’agit que d’un détail, mais un détail qui en dit long sur leurs relations.
Comme le veut la tradition en Arabie saoudite, la cérémonie de condoléances dure trois jours. Durant ces trois prochains jours, les chefs d'Etat et la diplomatie internationale défilent au palais de Yamama à Riyad. Le nouveau roi Salman reçoit les condoléances des personnalités politiques venues du monde entier. Des condoléances qui se traduisent généralement par une brève poignée de mains et une accolade, mais pas d’entretien.
Hollande a rencontré Sissi
Avant de se rendre au palais royal de Yamama, le président français a rencontré son homologue égyptien Sissi dans un salon de l’aéroport militaire. Un entretien organisé à l’improviste et qui a duré plus d’une demi-heure. Les deux hommes ont surtout évoqué le renforcement de leurs relations dans la région, la lutte contre le jihadisme radical en particulier.
François Hollande a également échangé avec le Cheikh Al-Azhar, la haute autorité égyptienne. C’est lui qui a condamné la Une de Charlie Hebdo la semaine dernière. Ce cheikh égyptien a donc proposé au président français d’envoyer des imams pour former des imams en France dans la lutte contre le radicalisme.
Les raisons du ballet diplomatique à Riyad
Fatiha Dazi-Héni, chercheuse, est spécialiste des monarchies du Golfe à l'Irsem.
« [Les chefs d’Etat vont à Riyad] d’abord pour présenter leurs condoléances. Ils y vont aussi, bien sûr, pour se présenter au roi Salman, qu’ils connaissent ; ce n’est pas un nouveau venu de la vie politique saoudienne.
En dépit de la situation qui est très imparfaite en Arabie saoudite, le roi Abdallah avait su redonner un peu confiance aux chefs d’Etat occidentaux en leur faisant comprendre que l’Arabie saoudite était devenue un pays phare dans la lutte anti-jihadistes et combattait de manière très importante l’islam radical, notamment depuis les attentats de septembre 2001, et ensuite les attentats dont le royaume a été victime entre les années 2003 et 2005.
Et puis si tous les chefs d’Etat régionaux et internationaux se rendent aujourd’hui en Arabie saoudite, c’est parce que c’est un pays extrêmement important sur le plan stratégie et économique au Moyen-Orient et pour le monde. »