Avec notre correspondant au Caire,Alexandre Buccianti
Les Coptes abordaient cette fête de Noël avec des sentiments mitigés. D’un côté il y avait la satisfaction d’avoir été délivrés du cauchemar Frères musulmans, mais de l’autre, celui de vivre toujours sous la menace des islamistes. Coptes enlevés en Libye, églises brûlées par les islamistes et toujours pas restaurées, policiers tués à la veille de Noël devant l’église qu’ils gardaient à Minya, en Moyenne-Egypte.
C'est dans ce contexte, alors que la messe venait tout juste de commencer mardi, que le président al-Sissi leur a rendu visite. « Il est important que le monde nous voie comme "les Egyptiens", a-t-il déclaré. Et vous noterez que je ne dis que "les Egyptiens". Il n’est pas acceptable que quelqu’un demande : tu es un Egyptien de quelle religion ? »
Si pour les Coptes et les musulmans modérés ce message d’égalité dans la citoyenneté est à marquer d’une pierre blanche, c’est une trahison pour les islamistes. Certains n’hésitent pas à traiter Abdel Fattah al-Sissi d’apostat sur les réseaux sociaux.