Avec notre correspondant au Liban, Paul Khalifeh
La suspension par les Nations unies de l'aide alimentaire aux réfugiés syriens aura un grave impact sur le Liban, qui a déjà beaucoup de mal à gérer ce dossier. Avec plus de 1,1 million de Syriens recensés par l'ONU, soit le quart de sa population, le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde.
Une masse de réfugiés
Le pays ploie sous cette masse de réfugiés, qui pèse lourd sur son économie. Les services sociaux sont sous pression et les secteurs de la santé, de l'éducation ainsi que les infrastructures, sont énormément affectés, sans parler des répercussions sur la sécurité.
Sans l'aide internationale, le Liban est incapable à lui seul de subvenir aux besoins de cette population démunie. Face à cette situation, les dirigeants libanais ont lancé des appels à l'aide à la communauté internationale, soulignant que le pays avait dépassé ses capacités d'absorption.
Scénario catastrophe
Face à la baisse du volume de l'aide internationale, le gouvernment libanais n'a pas de plan de secours. A coup de lobbying, de conférences et d'aide apportée par les agences internationales et les pays arabes, c'est tout juste si le Liban arrive à joindre les deux bouts.
Une baisse substantielle et subite de l'aide, notamment alimentaire, est un scénario catastrophe contre lequel les responsables et les experts libanais mettent en garde depuis des mois. Les pénuries et la précarité chez les réfugiés risquent de provoquer une montée des tensions et une plus grande insécurité. C'est la meilleure recette pour la déstabilisation, à un moment où l'armée libanaise est, elle aussi, confrontée à la menace jihadiste, aux frontières Est du pays.