Le texte n’a qu’une portée symbolique. Il invite le gouvernement français à reconnaître officiellement l’État palestinien, « en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ». Initiée par la majorité socialiste et qualifiée de « signal de paix » visant à « surmonter la paralysie » d’un processus de paix au point mort, cette résolution a été adoptée à l’Assemblée nationale par 339 voix contre 151, et 16 abstentions.
Pour l'écologiste Noël Mamère, ce vote est une véritable avancée parce qu'il permet à la France de rejoindre d'autres pays, comme la Suède ou la Grande-Bretagne qui ont reconnu l'Etat de Palestine. « La politique se fait aussi avec des symboles, a affirmé le député dont la formation a adopté dans son ensemble la résolution. Reconnaître l'Etat de Palestine, c'est dire au monde que la France souhaite que ce peuple puisse vivre en paix dans des frontières reconnues, celles de 1967, mais aussi qu'Israël puisse vivre en paix et de manière reconnue par l'ensemble de la communauté internationale. »
Un avis que ne partage pas son condisciple UMP Gilles Lellouche pour qui cette initiative est une erreur à trois titres. « Il n'est pas dans les pouvoirs des deux assemblées de réécrire une diplomatie constante de la France depuis 40 ans qui faisait l'objet d'un consensus entre la droite et la gauche. La deuxième raison de fond c'est que loin de ramener les deux parties à la table des négociations, je crains fort que cette résolution ne fasse qu'attiser les haines et radicaliser les positions. Dernier élément, il y a malheureusement une instrumentalisation de cette affaire en direction du vote musulman dans ce pays », a-t-il déploré. Seuls 9 des 197 députés UMP ont voté en faveur du texte.
Israël a rapidement réagi pour signifier sa désapprobation. Le ministère des Affaires étrangères israélien, par la voix de son porte-parole Emmanuel Nahshon, juge que cette résolution ne fait qu’éloigner la possibilité d’un accord. « Des résolutions de cette nature ne font que durcir les positions palestiniennes et envoient un message erroné aux leaders et aux peuples de la région », a déclaré Emmanuel Nahshon.
De son côté, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué ce vote, exprimant dans un communiqué « sa gratitude au peuple français ». Hanane Achraoui, une responsable de l’organisation, a appelé « le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte ». La résolution adoptée par les députés français ne contraint en effet en aucun cas le gouvernement français à reconnaître l’État palestinien. Cette décision relève du domaine réservé à l’exécutif.