Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Jabal al-Mukaber, un quartier arabe de Jérusalem-Est. Les policiers israéliens bloquent les accès. Le lieu est sous haute surveillance, car c’est là que résidaient les deux assaillants de la synagogue.
Aujourd’hui, les habitants de Jabal-al Mukaber, des Palestiniens comme Hanin, 13 ans, ont peur de représailles de la part des Israéliens. Le quartier se situe à côté d’une colonie juive : « On a peur, car les colons sont tous armés, explique Hanin. S’il arrive quelque chose, ils nous tireront dessus. Je ne me déplace qu’accompagné de mon père désormais ».
Seule une route sépare Jabal al-Mukaber de la colonie israélienne de Talpiot-Est. Et personne ne la traverse. Chaque communauté se regarde avec défiance.
Dans la colonie israélienne, Sivane, une juive de 31 ans, va chercher ses deux enfants à la crèche. « J’ai peur, raconte-t-elle. J’appelle les éducateurs toutes les heures pour demander comment ça se passe avec les enfants. Car pas loin d’ici, des Palestiniens ont lancé des pierres. C’est effrayant ».
A Jabal al-Mukaber, les Palestiniens affrontent régulièrement la police israélienne. Mais depuis l’attentat de la synagogue, les communautés ont peur l’une de l’autre. Un mur invisible semble se dresser entre Arabes et Juifs alors qu’une simple route les sépare.