Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Toutes les dispositions de ce texte, qui devra encore être examiné en commission et débattu au Parlement avant d’être mis au vote, sont clairement dirigées contre les personnes suspectées de collusion avec la rébellion kurde.
Car malgré les sérieux tours de vis déjà donnés lors de la contestation de Gezi en juin 2013, puis lors des scandales de corruption de l’hiver dernier, l’arsenal actuel ne semblait pas suffire pour « juguler immédiatement les mouvements sociaux », selon le vice-Premier ministre Bülent Arinç.
Le gouvernement a beau se défendre de vouloir renforcer encore un régime par trop policier et répressif, l’Etat turc semble se préparer à replonger dans les années de plomb de la décennie 1990.
Cet arsenal juridique vise essentiellement les Kurdes, déjà révoltés par l’embargo sur Kobane et prêts à dénoncer vigoureusement l’échec annoncé des pourparlers de paix. Ce qui fait un casse-tête de plus pour Ankara, forcé de prévoir le pire et de se protéger de ses citoyens, accusés eux de participer à des activités remettant en cause la sécurité intérieure.