Qatar: quand l'Education veut s'attaquer à l’absentéisme des jeunes

Au Qatar, le ministère de l'Education veut s'attaquer à l’absentéisme des jeunes Qatariens. On trouve les plus grandes universités et écoles dans l'émirat, de belles infrastructures et des moyens, mais les élèves manquent singulièrement de motivation. Les Qatariens ont souvent un avenir tout tracé. Certains se disent qu'il n'est pas nécessaire de suivre régulièrement les cours.

De notre correspondante à Doha

Le jour de la rentrée scolaire, le 7 septembre, il y avait déjà des absents sur les bancs de l’école. Ils n’étaient que 60% présents à la maternelle, 80% en primaire et 70% au collège. Ce sont les statistiques du ministère qatarien de l’Education, qui s'est donné un bon point en précisant que c’était tout de même mieux que l’année dernière. Alors pour faire venir les élèves à l’école, le ministre de l’Education a décidé de sévir cette année.

Sanctions

Juste avant la rentrée, il a annoncé des sanctions pour lutter contre l’absentéisme. A partir de sept jours d'absence d’affilée, sans raison valable, les enfants sont privés d'examen et risquent donc de ne pas passer dans la classe supérieure. Cette règle s'applique à partir de 9 ans. Les écoles ont envoyé des sms aux parents pour les prévenir que l'assiduité est désormais de mise.

Face à cette sévérité qui n'est pas fréquente vis-à-vis des Qatariens, un éditorialiste estime dans le journal Al-Arab que les enfants ont été « traumatisés ». Il dit s'exprimer en tant que « père de famille ». Selon lui, les menaces du ministère de l’Education juste avant la rentrée ont créé un « sentiment de peur chez les familles qatariennes » ! Il ajoute que c'est aux professeurs de tout faire pour « séduire et donner envie aux enfants de retourner à l’école ». Des enseignants exemplaires donc qui doivent d'ailleurs, selon une nouvelle loi de leur ministère de tutelle, s'abstenir de boire et de fumer aussi bien à l’école que dans leur vie privée sous peine de sanctions, eux aussi !

L'enfant est « roi »

On peut expliquer ce manque de motivation des élèves qatariens par le fait qu'au Qatar, l'enfant est roi. Par exemple, une nounou ne peut jamais dire « non » à un petit. Donc s'il n'a pas envie d'aller à l’école, il n'y va pas! Ces enfants peuvent quasiment obtenir tout ce qu'ils veulent, ils ne voient pas l’intérêt d'aller à l’école. Il leur manque un objectif. Les plus grands savent que l'avenir est doré, autrement dit leur pays est riche et réserve de nombreux postes à responsabilité aux Qatariens.

Le ministère de l’Education a tout de même annoncé soixante-dix mesures pour faire aimer l’école. Parmi elles : plus d'arts plastiques, d’expériences en laboratoire ou encore des ateliers de photographie ou de fabrication de robots pour rendre les cours plus ludiques.

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