La diplomatie iranienne repose principalement sur un axe Téhéran, Bagdad, Damas. Trois capitales où les gouvernements sont dominés par les chiites. L'Iran est donc un allié de poids du gouvernement irakien depuis la chute de Saddam Hussein. Et à Bagdad, certains responsables craignent que ces livraisons d'armes ne servent un jour les velléités indépendantistes des Kurdes.
Mais face à la menace de l'Etat islamique, un groupe extrémiste sunnite, Téhéran a donc bousculé quelque peu son allié. Car même s'il assure que ces livraisons d'armes et de munitions se font en bonne intelligence avec le gouvernement irakien, l'Iran n'a probablement guère laisser le choix à son partenaire fragilisé par la perte d'une partie de son territoire.
L'Iran partage une frontière avec le Kurdistan irakien et ne veut pas voir l'Etat islamique à ses portes. La menace est prise très au sérieux à Téhéran : la République islamique a d'ailleurs envoyé, ce lundi, son vice-ministre des Affaires étrangères en Arabie saoudite. Un premier pas en direction de son principal rival régional qu'elle a longtemps accusé de soutenir l'Etat islamique mais qui, dimanche, a évoqué la menace que représente le groupe « pour la sécurité et la paix mondiales ».