Gaza: les condamnations n’entament pas la détermination de Tsahal

Suite aux bombardements du marché de Chajaya et de l'école onusienne de Jabaliya, l’armée israélienne a été vivement critiquée par les Nations unies, les Etats-Unis ou encore la France. Le président palestinien Mahmoud Abbas parle lui de « crimes de guerre ». Israël ne compte pas pour autant stopper son offensive et vient d’ordonner la mobilisation de 16 000 réservistes supplémentaires. Ce jeudi 31 juillet, Benyamin Netanyahu s'est dit « déterminé » à détruire la totalité des tunnels de Gaza, « avec ou sans le cesse-le-feu ».

[ACTUALISATION 11h30 TU : ■ Bilan des combats■ Réaction onusienne]

Avec nos correspondants à Ramallah et Jérusalem, Nicolas Ropert et Michel Paul

Les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont fait dix morts côté palestinien, jeudi 31 juillet. Le bilan s'élève ainsi à 1 374 Palestiniens tués dans l'enclave, après 24 jours de conflit, selon les services de secours locaux. 

Quinze Palestiniens réfugiés dans une école de l'ONU du nord de la bande de Gaza ont également été blessés, ce jeudi matin, à la suite d'une attaque de l'aviation israélienne contre une mosquée située à proximité, ont rapporté les services d'urgence. Le porte-parole de l’armée israélienne indique qu’une vérification est en cours.

Hier, le bombardement d'une autre école onusienne avait déjà choqué l’opinion publique. Seize personnes avaient été tuées, des civils qui y avaient trouvé refuge.

Après les nombreuses condamnations internationales, dont celle du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a, à son tour, qualifié ce bombardement « d'acte de défi délibéré vis-à-vis des obligations résultant du droit international ».

Elle a vivement condamné les attaques menées par l'armée israélienne à Gaza contre des maisons, des écoles, des hôpitaux et des centres de l'ONU : « Nous ne pouvons pas tolérer cette impunité. » L’armée israélienne, de son côté, assure avoir simplement répliqué à des tirs qui venaient de la zone.

  ■ Des « Crimes de guerre » pour Abbas

Dans une lettre à Ban Ki-moon, Mahmoud Abbas a demandé à l’ONU de tout mettre en œuvre pour faire cesser ces massacres en cours à Gaza, des « crimes de guerre […] dont Israël doit être tenu comptable ».

Il a aussi déclaré la bande de Gaza en « zone de désastre », demandant l’aide de l’ONU comme lors d’une catastrophe naturelle.

  ■ Journée noire mercredi

La journée d'hier a été particulièrement meurtrière. Cent trente décès côté palestinien ont été recensés.

Le bombardement de l’école ne fut pas le seul événement dramatique de ce mercredi : 17 personnes ont également péri dans une autre attaque, cette fois contre un marché dans le quartier de Chajaya, à l’est de la ville de Gaza.

  ■ 16 000 réservistes supplémentaires

Israël ne compte pas pour autant diminuer l’intensité de son offensive dans l’enclave palestinienne. Bien au contraire. A l'ouverture d'une réunion gouvernementale ce jeudi matin, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a assuré que Tsahal continuerait de détruire la totalité des tunnels creusés sous la frontière avec la bande de Gaza par les factions combattants palestiniennes, « avec ou sans le cesse-le-feu ».

Plus tôt, le gouvernement israélien avait appelé 16 000 réservistes à rejoindre les forces engagées à Gaza. La plupart seront utilisés pour permettre des rotations avec les militaires déjà présents.

C’est le signe que cette opération pourrait durer encore plusieurs jours, voire même plusieurs semaines.

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