Syrie: violents combats pour le contrôle de la Ghouta orientale

C'est une guerre que l'attention médiatique et diplomatique autour du conflit israélo-palestinien tend à occulter, mais qui fait toujours rage : en Syrie, régime et rebelles se disputent le contrôle de la Ghouta orientale, une zone agricole située à l’est de Damas. Selon des témoignages sur place, ce sont les combats les plus violents depuis des mois dans cette région proche de la capitale syrienne.

Le conflit en Syrie aurait fait plus de 170 000 morts, et poussé à la fuite plus de
neuf millions de personnes depuis trois ans. Il est devenu de plus en plus
complexe, avec les rebelles tentant de renverser le régime de Bachar el-Assad
mais combattant également les jihadistes de l'État islamique (EI).

Depuis quelques jours, les combats sont particulièrement acharnés dans la Ghouta orientale, dans l’est de Damas. « Les rebelles sont parvenus à mettre la main sur une zone assez importante et à prendre le contrôle d’un point de passage stratégique, explique Tariq al-Dimashqi, militant de l’opposition syrienne. Ils ont réalisé une belle avancée en direction de Damas. Les forces gouvernementales tentent de les repousser et de leur reprendre ce point de passage, qui relie la Ghouta orientale à certains quartiers de la capitale. »

L’armée syrienne a engagé énormément de moyens dans ces combats pour stopper les rebelles, selon le militant, « mais les attaques n’ont jamais cessé, même si durant les derniers mois elles ont été moins intenses. » C'est la conséquence, en partie, du blocus imposé depuis une année par les troupes de Bachar el-Assad sur la région : l’armée a encerclé la Ghouta orientale, ce qui a obligé les rebelles à battre en retraite.

Les conséquences du blocus ne sont pas uniquement militaires ; elles se font également sentir pour les civils. « La situation est vraiment pénible, relate Tariq al-Dimashqi. Ce blocus est vraiment un acte barbare : durant certaines périodes, la population n’a plus rien à manger à part du pain à base d’orge. Et encore, tout le monde n’a pas les moyens d’acheter des grains d’orge, de les moudre pour en faire une farine et préparer du pain pour nourrir ses enfants. »

La pénurie concerne aussi les médicaments et l’essence : les prix du carburant ont explosé dans la Ghouta. « Au début, on trouvait de l’essence de contrebande, mais il n’y a quasiment plus, relève l’opposant. Le litre de gasoil est passé de 100 livres syriennes (0,50 euros) au début de la guerre à 2500 livres (12,4 euros) aujourd’hui. »

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