Israël va construire plus de 3000 nouveaux logements dans les colonies

L'État israélien a annoncé le 5 juin la construction de plus de 3000 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Cette décision intervient après la formation d’un gouvernement d’unité palestinien, soutenu par le mouvement islamiste Hamas. Composé de personnalités indépendantes, il a été accueilli favorablement par l'ensemble de la communauté internationale (Etats-Unis, ONU, UE et Russie, notamment).

Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

C’est le ministre du Logement Uri Ariel, un ultranationaliste, lui-même colon, qui a annoncé la nouvelle. Pour lui, construire de nouveaux logements dans les colonies est « la réponse sioniste appropriée » au nouveau gouvernement palestinien qu’il qualifie de « terroriste ».

« C’est notre droit de construire dans tout le pays », ajoute-t-il, alors que ces colonies, rappelons-le, sont illégales au regard du droit international, elles sont dans des territoires palestiniens, occupés par Israël. Pour le ministre du Logement, cette colonisation est aussi une réponse au monde qui, « nous crache dessus », dit-il.

Les Israéliens n’ont pas apprécié que les Etats-Unis, l’Union européenne ou encore l’ONU accueillent favorablement la constitution du nouveau gouvernement palestinien, soutenu par le Hamas. Israël avait menacé les Palestiniens de sanctions : après les restrictions de déplacement pour les nouveaux ministres, le gel de transferts d’argent, c’est donc la poursuite de la colonisation qui est annoncée aujourd’hui.

Réaction de l'OLP

Les Palestiniens ont réagi immédiatement. Ils vont interpeller le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale de l’ONU, a déclaré Hanane Achraoui, membre de la direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il y a deux jours déjà, le négociateur palestinien Saëb Erakat avait prévenu qu'il y aurait une réponse à l'escalade israélienne.

Les Palestiniens ont adhéré récemment à une quinzaine d’organismes et de traités internationaux. Ces mécanismes peuvent être activés pour faire condamner la politique israélienne, sur la colonisation par exemple. Saëb Erakat n’excluait pas d’aller vers la Cour pénale internationale à l’avenir, afin d' attaquer Israël pour « crimes de guerre ».

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