Tir mortel de la police turque dans un quartier alévi d'Istanbul

De violents affrontements se poursuivaient en milieu de nuit dans le quartier d’Okmeydani, sur la rive européenne d'Istanbul, où un jeune homme atteint d’une balle en pleine tête tirée par la police est décédé en fin de soirée. Le gouverneur de la ville, qui avait parlé d'une provocation armée et promis une enquête sur la réponse de la police, a été rappelé à Ankara après l'annonce de ce décès. Dans le quartier de la victime, on dénombre de nombreux blessés, dont au moins un pour lequel le pronostic vital est engagé.

Avec notre correspondant à IstanbulJérôme Bastion

Les raisons pour lesquelles la police a décidé d’investir avec des véhicules blindés ce quartier réputé hostile, alors que seule une cérémonie commémorative des victimes de l’accident de la mine de Soma était prévue, restent inexpliquées.

Mais une chose est sûre : cette présence aussi inhabituelle qu’ostensible a mis le feu aux poudres. Un petit groupe de lycéens masqués de foulards rouges a commencé à harceler les véhicules de police, jusqu’au jet de cocktails Molotov qui a déclenché du côté des policiers un feu nourri, dans toutes les directions, et notamment vers la salle de prière alévie, dans la cour de laquelle attendaient quelques sympathisants.

Un jeune homme tué d'une balle dans la tête

C’est là que le jeune Ugur Kurt a été atteint en pleine nuque d’une balle perdue attribuée à la police. Il n’a pas survécu à ses blessures. Depuis, Okmeydani est à feu et à sang, les affrontements n’ont pas cessé et ont fait de nombreux blessés graves, alors que d’autres quartiers d’Istanbul sont également soulevés.

A une semaine de la date anniversaire de la contestation de Gezi et dans un climat de tension déjà extrême dans le pays, ces graves incidents n’augurent rien de bon pour l’avenir de la démocratie turque.

→ A (RE)LIRE : Turquie : un 1er mai sous tension à Istanbul

Partager :