Les Syriens de l'étranger ne voteront ni en France, ni en Allemagne

L'élection présidentielle en Syrie, qualifiée de farce et par l'opposition et par les Occidentaux, doit se tenir le 3 juin prochain dans le pays. Les Syriens de l'étranger voteront quant à eux le 28 mai, mais ni en France, ni en Allemagne. Les ambassades syriennes garderont porte close. Elles n’ont pas obtenu l’autorisation d’organiser le scrutin présidentiel. Pas question pour Paris et Berlin de participer à la réélection déjà écrite de Bachar el-Assad.

L'information est apparue ce lundi matin dans la presse syrienne. Elle a été confirmée dans la journée par le Quai d'Orsay. La France s'opposera à la tenue sur son territoire du scrutin présidentiel prévu le 28 mai prochain. Paris invoque la Convention de Vienne de 1963, un texte qui permet effectivement aux pays accueillant des représentations étrangères de s'opposer à la tenue d'élections sur son sol.

Or, la France, qui ne reconnaît plus la légitimité du gouvernement de Bachar el-Assad qualifie ces élections de « parodie de démocratie », de « scrutin absurde » dans une Syrie ravagée par la guerre. De plus, la France, mais aussi les Nations unies et les principaux Etats occidentaux ont rappelé maintes fois qu'aucune élection ne peut se tenir en-dehors du cadre fixé par le communiqué de Genève, signé par les grandes puissances en juin 2012 pour organiser une transition politique en Syrie.

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A travers sa décision, à aucun moment la France ne viole la loi internationale. La tenue d’un scrutin étranger sur le sol français est régie par la Convention de Vienne sur les relations consulaires. Cette Convention permet à la France de s’opposer à des élections étrangères sur son territoire. Voilà pour la forme. Mais dans le fond, c’est une autre question qui préoccupe Paris. A l’issue de ce scrutin, Bachar el-Assad sera sans nul doute reconduit à la tête de la Syrie.

Une décision « irresponsable »

Inenvisageable pour la France. Le président syrien responsable de la mort de 150 000 personnes ne saurait représenter l’avenir du peuple, syrien affirme le ministère des Affaires étrangères français. Selon le Quai d’Orsay, seule une solution politique et la mise en place d'un organe de transition permettront de mettre un terme au bain de sang syrien.

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Damas a condamné la décision de Paris et de Berlin, la qualifiant d'« irresponsable ». Mais cela ne pourrait être qu'un début. Des discussions ont cours depuis dimanche entre les Etats de l'Union européenne pour emboîter le pas à la France et à l'Allemagne et empêcher le scrutin syrien de se tenir en Europe.

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