John Kerry de retour au Proche-Orient pour sauver le processus de paix

John Kerry ne se rendra pas à Ramallah, ce mercredi 2 avril 2014, pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, comme l'avait annoncé dans l'après-midi sa porte-parole. Le secrétaire d’Etat américain a fait une visite éclair lundi soir et mardi matin à Jérusalem, avant de retourner à Bruxelles pour une réunion de l’OTAN. John Kerry était dans la région pour trouver un accord avec les Israéliens et les Palestiniens et pour prolonger les négociations de paix au-delà de la date butoir du 29 avril.

De notre correspondante à Jérusalem

A un mois de l’échéance fixée pour la fin des négociations de paix, John Kerry fait tout pour prolonger ces discussions, car pour l’instant rien n’a avancé. Les Israéliens sont d’accord. Pas les Palestiniens. Ils refusent de discuter de quoi que ce soit tant qu’Israël n’aura pas relâché les 26 prisonniers palestiniens qui devaient sortir de prison samedi dernier, conformément à un accord passé il y a huit mois déjà.

La situation est bloquée. C’est pourquoi John Kerry a fait une visite express ce lundi soir dans la région pour tenter de trouver une solution. Après deux rencontres avec Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, un plan se dessinerait.

Un plan serait en cours

Pour que les Palestiniens acceptent de poursuivre les négociations jusqu’en 2015, Israël s’engagerait à relâcher les 26 prisonniers promis, y compris les 14 Arabes israéliens qui posent problème, une partie du gouvernement refuse de les libérer en raison de leur citoyenneté. Quatre cents détenus supplémentaires qui n’ont pas de sang sur les mains et qui sont en fin de peine seraient en outre relâchés. Enfin, il y aurait un gel partiel de la colonisation.

Les Etats-Unis, de leur côté, feraient un geste envers Israël en libérant Jonathan Pollard, un Israélo-Américain emprisonné depuis près de trente ans pour espionnage au profit de l’Etat hébreu et qui est considéré comme un héros en Israël.

Reste à convaincre les Palestiniens d’accepter de prolonger les négociations, d’autant que les propositions israéliennes seraient beaucoup moins attrayantes qu’elles n’y paraissent. La libération de 400 prisonniers palestiniens supplémentaires se ferait à la discrétion d’Israël et ne concernerait aucun détenu de premier plan.

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Les questions de fond loin d’être résolues

Quant au gel de la colonisation, il serait limité à certaines constructions de Cisjordanie, et pas à Jérusalem-Est. John Kerry n’a pas pu voir Mahmoud Abbas lundi soir ni mardi matin. Il s’est contenté de rencontrer Saeb Erakat, le négociateur en chef palestinien.

Les questions de fond, quant à elles, sont encore bien loin d’être résolues. Il y a quelques mois, John Kerry avait proposé un projet d’accord-cadre abordant, selon lui, toutes les questions clés (les frontières d’un futur Etat palestinien, le statut de Jérusalem, la sécurité, la question des réfugiés), sans donner les détails de cet accord-cadre.

Mais rapidement, les blocages sont apparus, chaque partie s’arc-boutant sur ses exigences. Israël réclamant par exemple la reconnaissance par l’Autorité palestinienne d’Israël comme Etat juif, ce qu’elle refuse. Les Palestiniens, eux, demandant entre autres un gel total de la colonisation qu’Israël poursuit en toute impunité et malgré les condamnations internationales.

Ce mardi, les autorités israéliennes ont d’ailleurs relancé un appel d’offres pour la construction de 700 logements à Jérusalem-Est. « Une tentative pour porter atteinte, par la force, au processus de paix », a commenté Hagit Ofran, de l’organisation La Paix maintenant.

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