Violences en Egypte: une enquête accable la police et les islamistes

En Egypte, le Conseil national pour les droits de l’homme a annoncé mercredi 5 mars les résultats de son enquête sur la dispersion des sit-in Frères musulmans de Rabaa le 14 août au Caire. Une intervention qui a fait 632 morts, dont 624 civils et 8 policiers, selon le Conseil. Le Conseil précise que les attaques contre des églises et des postes de police dans les 4 jours qui ont suivi la dispersion du sit-in ont fait 686 morts dont 622 civils et 24 policiers.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’enquête renvoie dos à dos les protestataires islamistes et la police tout en soulignant que la majorité écrasante des victimes étaient des manifestants pacifiques. Selon le Conseil, l’intervention de la police était légale mais son exécution a été entachée de nombreuses violations.

Même si l’enquête établit que des éléments armés retranchés dans le sit-in avaient tiré les premiers sur la police, elle accuse cette dernière d’usage démesuré de la force à plusieurs occasions. Le délai d’une demi-heure laissé par la police aux protestataires pour quitter le sit-in est jugé totalement insuffisant, d’autant plus que les corridors fixés pour le départ n’étaient pas sécurisés.

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Des manifestants pacifiques transformés en boucliers humains

Les responsables du sit-in sont accusés d’avoir laissé, sinon favorisé, la présence d’éléments armés qui ont tiré sur la police au beau milieu de manifestants pacifiques transformés en boucliers humains. Le Conseil recommande en conclusion l’ouverture dans les plus brefs délais d’une enquête judiciaire permettant de punir tous les responsables des violences.

Le Conseil a aussi recommandé que le gouvernement prenne des mesures à l’égard de médias locaux « incitant à la haine », dédommage les victimes innocentes et amende les lois contre la torture pour qu’elles soient conformes aux accords internationaux.

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