Avec notre envoyée spéciale à Ersal, Laure Stephan
« Quand l'armée a demandé aux civils de quitter Yabroud, on a compris que la bataille du Qalamoun commençait vraiment… J'étais blessé… Le temps qu'on retire les éclats d'obus de ma jambe, et je suis parti avec ma famille au Liban par des chemins de traverse ». Ahmad, un combattant de l'Armée syrienne libre en convalescence à Ersal, ne s'est jamais séparé de sa famille. Après la chute de Qoussair, il s'était replié avec eux à Yabroud. Selon lui, la bataille en cours du Qalamoun est « acharnée ».
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« J'ai été touché lors de bombardements aériens, dans la région de Yabroud, raconte-t-il. Les combats qui se déroulent sont très, très violents. L'armée d'Assad et le Hezbollah ont déployé énormément d'hommes. Et nous aussi, du côté rebelle. On ne peut pas perdre le Qalamoun ! Une grande partie des civils ont quitté Yabroud. Mais les combattants de l'Armée syrienne libre et du Front al-Nosra sont là-bas ! ».
Pour Amani, l'épouse d'Ahmad, ce nouvel exil avec ses deux enfants vers un camp au Liban est difficile : « Avant la grande bataille, on vivait bien à Yabroud, en tout cas mille fois mieux que dans ce camp ! Bien sûr, il y avait des bombardements, mais depuis l'enfer de Qoussair, on s'était habitués. C'est quand le pilonnage s'est intensifié que c'est devenu intenable… Dès qu'il sera remis, mon mari ira combattre, il a raison. Tous les Syriens doivent lutter ! Mais je suis fatiguée de cette vie… ».
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Selon le couple, il n'y a désormais plus ni électricité ni eau à Yabroud. C'est vers ce champ de bataille que des combattants croisés dans le camp s'apprêtent à repartir, après avoir mis leur famille en sécurité au Liban.