Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Dans le pays ultra-conservateur qu'est l’Egypte, Hala Shoukrallah avait tout contre elle. Elle est une femme, et jamais dans l’histoire de l’Egypte une femme n’avait été le chef d’un parti politique. Il y a encore un an, les islamistes niaient aux femmes le droit de commander, en se basant sur une interprétation rigoriste d’un hadith du prophète, selon lequel « elles manquent de cervelle et de religion ». Pire encore quand il s’agit d’une chrétienne. La seule exception date de deux mois à peine, quand Mona Mina avait été élue présidente de l’Ordre des médecins.
Hala Shoukrallah présente par ailleurs un dernier défaut ; dans une Egypte où la droite est dominante - chez les libéraux comme chez les islamistes -, elle est de gauche. Elle aura la dure tâche de redresser un parti qui a été déchiré par les divisions et les démissions après le départ de son icône Mohamed el-Baradei. Un parti où certains veulent déjà que la nouvelle patronne se présente à la présidentielle. Des femmes ont déjà tenté l’expérience en 2012 mais n’ont jamais pu recueillir le nombre suffisant de signatures pour que leur candidature soit retenue.
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