Genève 2: les deux délégations syriennes se parleront samedi

Lakhdar Brahimi a obtenu de justesse des deux délégations syriennes qu'elles se rencontrent demain, vendredi 25 janvier. Les représentants de Bachar el-Assad avaient pourtant laisser entendre toute la journée que les opposants refusaient de les rencontrer. De part et d'autre, on semble refuser de concéder du terrain, chacun restant campé sur ses positions.

Avec notre envoyé spécial à Genève

Après des débuts extrêmements crispés, les représentants de Damas et de l'opposition devraient se rencontrer samedi 25 janvier. Lakhdar Brahimi, le médiateur des Nations unies pour le conflit syrien, semble être parvenu à ses fins en obtenant des deux délégations de sièger côte-à-côte.

Mais en coulisses, le rapport de force entre pouvoir et opposition s'est établi à coups de petites phrases. Les deux camps assurent à Lakhdar Brahimi être prêts à consentir des efforts et à entamer des discussions sur la base du communiqué de Genève 1, c'est-à-dire la mise en place d'une phase de transition en Syrie. Mais dès que le représentant des Nations unies tourne le dos, chacun revient sur ses positions.

Dialogue de sourds

Tout le monde attendait ce jeudi de pouvoir prendre une photographie des deux délégations siégeant côte à côte. Le régime accuse l'opposition de ne pas vouloir dialoguer. Mensonge, rétorque-t-on chez les opposants. L'un d'eux, Burhan Ghalioune, assure :

« L'opposition ira [à cette rencontre] et jouera un rôle très positif car c'est dans l'intérêt de notre peuple. Il n'y aura pas de retrait de cette conférence avant de réaliser les objectifs de notre peuple, à savoir appliquer la résolution du Conseil de sécurité. Je suis optimiste car la communauté internationale montre plus d'engagement aujourd'hui en faveur du peuple syrien. Je suis pessimiste en même temps car je vois que la délégation de Bachar el-Assad n'est pas sérieuse et ne veut pas jouer le jeu. Dès le début, ils ont lancé des messages au sujet de la participation de l'opposition. »

La délégation dépêchée par Bachar al-Assad a pointé un manque de sérieux et menaçait plus tôt ce jeudi de reprendre le chemin de Damas. Dans son rôle de médiateur, l'émissaire de l'ONU, Lakhdar Brahimi, aura tenté jusqu'au bout de calmer le jeu pour trouver un terrain d'entente.

En théorie, les deux délégations doivent discuter la question de la transition en Syrie. En théorie seulement parce que chaque camp donne sa propre interprétation à cette transition. Côté opposition, elle signifie le départ de Bachar el-Assad et la mise en place d'une autorité dotée des pleins pouvoirs.

Côté régime, c'est plutôt le maintien du président syrien à la tête d'un gouvernement élargi à la Coalition nationale syrienne, les négociations reposant plutôt sur les enjeux de la lutte antiterroriste.

→ A (RE)LIRE : Syrie, les négociations entrent dans le vif du sujet à Genève 2

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