Israël: les demandeurs d’asile africains poursuivent leur mouvement

Les demandeurs d’asile africains en Israël restent mobilisés. Ils doivent continuer à manifester ce lundi 6 janvier à Tel-Aviv pour réclamer un statut de réfugié et la libération de ceux qui ont été emprisonnés, parce qu’arrivés clandestinement en Israël. Ce dimanche, une manifestation a réuni 30 000 personnes à Tel-Aviv. Un record.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

Ils sont des dizaines de milliers rassemblés dans le calme, en plein cœur de Tel-Aviv.
Tous africains, arrivés clandestinement en Israël. Certains sont en situation illégale, d’autres ont des visas temporaires. Mais tous réclament que leurs demandes d’asile soient étudiées.

« Je suis demandeur d’asile, car j’ai des problèmes dans mon pays. C’est un régime dictatorial, sans pitié, qui met les gens en prison sans forme de procès. Nous voulons que le gouvernement israélien nous reconnaisse comme réfugiés. Nous sommes ici, car nous avons fui les persécutions dans notre pays, pas pour des raisons économiques. Nous ne sommes pas là pour faire de l’argent ! », se révolte Chawit, arrivé il y a trois ans d’Érythrée.

Emplois sous-qualifiés

Bien qu’ils n’aient pas de visas de travail, la plupart enchaînent les emplois non qualifiés, pour survivre.

 

 

C'est le cas de Tadesse. Il manifeste, il n’est donc pas allé travailler aujourd’hui : « Tous ces emplois sont sous-qualifiés. C’est du nettoyage, des chantiers, des travaux agricoles. Nous travaillons comme ça et nous gagnons notre vie comme ça. Nous travaillons ! nous ne sommes pas des criminels. »

 

Si ces immigrés font grève c’est pour montrer qu’ils contribuent à l’économie du pays. Mais leur intention n’est pas de rester à vie en Israël, rappelle Mulugeta, qui vient d’Erythrée : « Si le pays devient libre et démocratique, nous ne resterons pas une minute de plus ici. »

Un an sans procès

Les manifestants protestent aussi contre la multiplication des arrestations. « Quatre cents personnes ont été jetées en prison parce que leur visa avait expiré. Le but des autorités est d’envoyer tout le monde en prison pour nous renvoyer ensuite dans notre pays d’origine », accuse Tadessa, un autre Érythréen.

Le mois dernier, le gouvernement israélien a voté une nouvelle loi permettant d’emprisonner pendant un an sans procès tout immigré clandestin.

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