Nouvelles violences en marge de manifestations pro-Morsi en Egypte

Ce vendredi 3 janvier, treize personnes ont été tuées et 62 autres blessées dans des affrontements qui ont opposé manifestants pro-Morsi et forces de l'ordre. Les heurts se sont déroulés pour la plupart dans la capitale égyptienne. Mais des violences ont eu lieu également dans d'autres villes du pays.

Les nombres n’étaient peut-être pas plus élevés que les précédents vendredi, mais la volonté d’en découdre était certainement plus forte. En plus des grenades lacrymogènes, du petit plomb, des cocktails Molotov et des pierres échangés chaque semaine entre policiers et manifestants, il y avait cette fois-ci les bombes à clous. Des bombes artisanales remplies de clous jetées par les manifestants sur la police, mais aussi sur des contre-manifestations d’adversaires des Frères musulmans.

Des manifestations violentes ont ainsi éclaté à Alexandrie, dans le nord du pays, où un homme et une femme ont été tués par balle. Des incidents ont également été signalés à Ismailia sur le canal de Suez, ainsi que dans la province du Fayoum, au sud-ouest du Caire, où plusieurs manifestants ont été tués. Il y a également eu des morts au Caire, épicentre des manifestations pro-Morsi. Au moins trois manifestants ont ainsi été tués dans différents quartiers de la capitale égyptienne, nous signale notre correspondant, Alexandre Buccianti.

A l'origine de ces violences, il y a la volonté des pro-Morsi de continuer à manifester alors même que les Frères musulmans ont été déclarés organisation terroriste. Il leur est donc normalement interdit d'organiser ces rassemblements.

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Il y a les affrontements, et puis il y a les arrestations  : plus de 120 personnes arrêtées ce vendredi. Chacune de ces personnes encourt plusieurs années de prison, en vertu de la loi antiterroriste qui s'applique désormais aux rassemblements liés aux Frères musulmans.

La machine répressive continue donc de tourner à plein régime contre la confrérie. Pour autant, on l'a constaté encore aujourd'hui, les partisans de Mohamed Morsi et des Frères musulmans continuent de vouloir manifester, et de contester le processus enclenché le 3 juillet dernier avec l'intervention de l'armée égyptienne.

Il y a de fortes chances, que la tension continue de grimper dans les dix prochains jours, puisque c'est les 14 et 15 janvier prochain qu'aura lieu le référendum sur la nouvelle Constitution. Les partisans de Mohamed Morsi ont reçu pour consigne de boycotter le référendum, mais de continuer à se rassembler et à militer contre la feuille de route instaurée par l'armée. Le cycle de violences qui s'est ouvert le 3 juillet dernier avec la destitution de Mohamed Morsi n'est donc pas prêt de prendre fin.

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