Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
C’est leur seul jour de congé et ils sont venus en nombre. Ou plutôt, elles sont venues en nombre. Car 90 % des Philippins de Jordanie sont des femmes. Elles sont bonnes à tout faire, nounous, infirmières... Elles ont souvent laissées leurs enfants pour gagner parfois à peine 200 dollars par mois. Les tickets pour les victimes sont vendus trois euros, les tee-shirts 10 euros. « Sur le tee-shirt on peut lire, "Allez, ensemble aidons" », explique l’une d’elle. « Ou bien encore "Ensemble aidons les victimes". J'étais tellement triste au sujet des victimes… A chaque fois que je regardais la télé je me mettais à pleurer ».
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La famille de Jean habite juste à côté de Tacloban. Elle n’a pas eu de nouvelles pendant trois jours. « Ma famille a un peu retapé la maison pour avoir un abri », explique-t-elle. « Jusqu’à maintenant il n'y a pas de matériaux pour reconstruire quoi que ce soit. Donc, on verra. Mais je suis si heureuse qu’ils soient sains et saufs. Je les ai vu la dernière fois en 2010. Et mon fils aussi est là-bas. »
Ses frères et son père se sont accrochés à un palmier pour ne pas être emportés. Sa mère a dû monter dans le clocher de l’église pour fuir l’eau qui montait. Jean ira dans un mois à Tananan pour voir ses proches. Elle a peur qu’un autre typhon se produise.