Egypte: les Frères musulmans ne croient pas à un signe d'apaisement du gouvernement

Un des derniers leaders égyptien des Frères musulmans, Mohamed Beltagi, a été arrêté ce jeudi 29 août 2013. C'était l'un des orateurs les plus virulents du mouvement, mais aussi un des principaux organisateurs des rassemblements favorables au président destitué, Mohamed Morsi. Le gouvernement a cependant pour le moment exclu la dissolution du mouvement.

Dans une interview accordée à l'agence de presse officielle égyptienne, mardi 27 août, le Premier ministre égyptien, Hazen el-Beblaoui, a justifié le maintien de la légalité du mouvement des Frères musulmans par le fait qu'il est, selon lui, plus facile de les surveiller si le mouvement reste légal, plutôt que si on le force à agir dans la clandestinité.

Mais du côté de la confrérie, ce discours est avant tout un aveu de faiblesse de la part du pouvoir. « Monsieur el-Beblaoui s'est rendu compte qu'anéantir les Frères musulmans à coup de tueries et d'arrestations était bien plus difficile que ce qu'il avait imaginé », estime Mustapha al-Khateeb, responsable presse du parti Justice et développement, la vitrine politique des Frères musulmans.

Paralèlle avec la répression sous Moubarak

Il n'hésite d'ailleurs pas à faire le parallèle avec la répression qui sévissait sous le régime de Hosni Moubarak. « La confrérie est habituée depuis longtemps à travailler sous des régimes repressifs », précise-t-il. « Je ne crois pas que des négociations soient possibles entre les Frères et le régime actuel car au sein de "l'Alliance anti-coup", nous refusons de négocier avec quiconque a été impliqué dans le coup d'état militaire. »

Du reste, Mustapha al-Katheeb demeure très dubitatif sur la portée de cette intervention. « En réalité, je crois que cette déclaration ne va rien changer. Un tas de gens, de leaders de la confrérie, continuent d'être arrêtés sans raison jusqu'à aujourd'hui. Monsieur el-Beblaoui essaie simplement de faire croire à la communauté internationale qu'il renonce à ses méthodes repressives, mais je crois que les Egyptiens sont conscients de la véritable nature du régime dictatorial actuel. »

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