Ban Ki-moon assure que les inspecteurs de l’ONU se rendront sur le site de la Ghouta dès lundi. Les autorités syriennes ont accepté de cesser les hostilités dans cette zone tenue par les rebelles aux portes de Damas (elle est régulièrement pilonnée).
Est-ce le résultat des pressions internationales sur le gouvernement syrien ? Ce feu vert vient après les pressions de l’ONU, mais aussi de la Russie, qui a demandé à la Syrie de laisser travailler les inspecteurs. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni se préparaient quant à eux à une intervention militaire, les menaces américaines pour une éventuelle frappe se faisant de plus en plus précises.
La question est simple : l'attaque de mercredi, dans les faubourgs de Damas, était-elle de nature chimique ? Ne pas laisser entrer les inspecteurs sur un site qui se trouve à quelques kilomètres à peine de leur hôtel aurait été un aveu de culpabilité flagrant de la part du régime.
Le risque est toutefois limité pour les autorités syriennes, puisque le mandat des inspecteurs est seulement d’établir si des agents chimiques ont été utilisés, et non de dire qui, du régime ou des rebelles, est responsable de cette attaque.
L'Iran, allié de Bachar el-Assad, a reconnu ce samedi pour la première fois l'usage d'armes chimiques en Syrie, mais en accusant les rebelles.
A l'inverse, depuis Jérusalem où il se trouve en visite officielle, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a affirmé ce dimanche « n'avoir aucun doute » sur la responsabilité de Damas dans l'usage d'armes chimiques. « Les indications sont totalement convergentes sur l'étendue du massacre et la responsabilité écrasante du régime (...) En ce qui nous concerne, il n'y a aucun doute sur la matérialité des faits et sur leur origine. »
Jeudi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait reproché au régime de continuer à attaquer la zone concernée pour en « bloquer l'accès et détruire les preuves ». M. Kerry avait fait savoir par téléphone à son homologue syrien que « si le régime syrien n'avait rien à cacher, il aurait dû autoriser un accès immédiat au site ».
Quatre jours après l'attaque présumée, le régime syrien vient donc de donner son autorisation aux inspecteurs des Nations unies. Mais Washington a aussitôt déclaré que ce permis d'enquêter n'était à ses yeux « pas crédible ».