Avec nos envoyés spéciaux au Caire,
Il fait presque nuit au Caire, les chars commencent à se mettre en place mais les rues restent agitées, les voitures filent à toute allure, les gens se bousculent pour monter dans les derniers bus.
« Tous veulent rentrer chez eux avant le couvre-feu. Dès qu’il commencera, il faut qu’il ne reste plus personne dehors », explique Cheikh Mohamed, un chauffeur de taxi. Il prend se dernière course de la journée : « Si on doit conduire quelqu’un à l’hôpital, on peut sortir durant le couvre-feu, mais si ce n’est pas un cas de force majeure on risque la prison, un an de prison ».
L'économie affectée
Pourtant, cette sanction ne semble pas dissuader les Egyptiens. A minuit passé, certains commerçants refusent de baisser leur rideau. « Je sais bien que le couvre feu c’est pour notre sécurité, mais moi je dois travailler, je ne peux pas cesser mon activité, raconte Ahmed Mohamed, le patron d’un café à chicha. Les militaires le savent, ils connaissent notre situation économique ».
Depuis le début de la crise égyptienne, l’économie est fortement déstabilisée. Le couvre-feu n’a pas arrangé la situation. Même écourté de deux heures, les commerçants ne semblent toujours pas satisfaits.